Le père de mes enfants

Publié le 28 Février 2012

Je l'avoue, je ne connaissais pas Mia Hansen-Løve. J'en avais un peu entendu parler,
mais j'étais passé à côté d'elle. Charlotte (qui est plus à la pointe que moi) avait très envie de voir
un de ses films, on est tombés sur Le Père de mes enfants sur Universciné (il faut utiliser ce site,
malgré son nom il est formidable).

Rapidement, c'est l'histoire de Grégoire Canvel, producteur de cinéma indépendant, passionné,
séducteur, drôle, surbooké et vissé à son téléphone en permanence (comme un producteur, quoi),
et puis endetté (comme un producteur de films indépendants, quoi).
Mais c'est aussi l'histoire de la formidable bande de filles qui l'entoure : sa femme (Chiara Caselli,
épatante), ses trois filles – et aussi ses assistantes, même si un peu moins.

(C'est un film bien plus intéressant que ce résumé peut laisser penser, mais il se passe des trucs
dans le films que je ne peux pas dévoiler, alors je fais succinct...)

http://sorwellz.free.fr/blog2012/0228%20pere%20de%20mes%20enfants.jpg
Tout est formidable dans ce film. Déjà le dessin des personnages, très attachants, portés par des
acteurs au poil, depuis Louis-Do de Lencquesaing (ce nom, je vous jure...) jusqu'aux trois jeunes
et merveilleuses actrices qui jouent les filles de Grégoire (et aussi Eric Elmosnino, toujours impeccable).
Mia Hansen-Løve a le chic pour diriger les acteurs, ça se sent. On sent aussi du plaisir, de la part
des acteurs et de la réalisatrice (et c'est finalement assez rare).

Mia Hansen-Løve a aussi une aisance, un naturel confondant dans le maniement de la caméra,
dans le montage. On passe sans arrêt de Paris à la maison de campagne à la Toscane à la Suède,
et tout est toujours clair,  jamais on ne se perd, jamais on nous explique ce qu'il se passe.
Tout est fluide et naturel. Un vrai talent de conteuse (elle est aussi scénariste de ses films).
On se laisse complètement mener du début à la fin.

Il y a une vraie liberté dans la façon de raconter, de filmer, avec des scènes qui, en quelque sorte,
n'apportent rien à l'intrigue principale, mais qui contribuent à une atmosphère, une ambiance.
C'est pas pour balancer, mais par exemple, Guillaume Canette, quand il fait Les Petits Sopalins,
le navet d'il y a deux ans déjà, il est lourd, appuyé, il suit les règles du
Petit manuel pour faire un petit scénario bien parfait (scène1 le personnage a un conflit intérieur
scène2 on développe le conflit intérieur scène3 on résout le conflit intérieur,
pendant 2h, c'est un peu pénible), là où Mia Hansen-Løve est libre, légère et intelligente.

Plus j'y pense, plus je me dis que j'ai adoré ce film, et que ça faisait longtemps que je n'avais pas
eu de coup de foudre de ce type. Maintenant j'ai envie de voir plein d'autres films de Mia Hansen-Løve.
(bon, en même temps, c'est pas comme si elle en avait avait des centaines)

(Ha ha, ce blog va finir par ressembler au blog secret de Benjamin A.)

Rédigé par Vincent Sorel

Publié dans #Cinéma mon p'tit loup

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